Nos attentes envers nos petits: Réalisables ou pas? education bienveillante et si on essayait? 3eme partie

Salut,
Tu sais, plus j'écris à ce sujet et plus j'ai envie de continuer à chercher et à écrire sur ce sujet qui est l'éducation bienveillante, la parentalité positive.
Aujourd'hui, je vais te parler de 2 choses seulement. Oui seulement, mais comme j'ai pas envie que tu trouves ça long et rébarbatif, je fais des chapitres. Si t'as trop de trucs à ingérer d'un coup, ça va te gaver. C'est comme la bouffe.
Bon, si tu débarques de nulle part sur cet article, sache qu'il y en a eu des précédents, je te mets les liens:
http://naturetmoi.blogspot.fr/2013/11/nos-attentes-envers-les-petits.html
http://naturetmoi.blogspot.fr/2013/11/education-bienveillante-et-si-on.html
et il y en aura d'autres.
J'espère penser à mettre les liens au fur et a mesure. Sinon, tu cherches toi même sur le blog dans la rubrique "parentalité positive".
ah oui, je voulais te demander un truc parce que je cherche à faire un article sur les méfaits de: la fessée, des punitions, du coin, du chantage et de la menace. Pour la fessée, je trouve 12 millions d'articles, de bouquins, de thèse... mais pour le reste, c'est pas forcément évident. Je trouve même des écrits qui disent que oui oui, le coin, c'est super! Or, je vais te démontrer que non, ça ne l'est pas! Donc, bref, tu me vois venir, si tu tombes par hasard sur des sources intéressantes, ça serait chouette de me mettre le lien en commentaire :-)

Bon allez, aujourd'hui, on parle de la notion de mensonge chez le tout petit et du carnage des étiquettes:
  Un enfant ne ment pas consciemment, en tout cas, pas avant 6 ans.
En effet, avant cet âge, la frontière entre le réel et l'imaginaire est très floue. Il te racontera parfois des choses qu'il aura rêvé et dont il aura été spectateur en se les appropriant.
Il pourra aussi vous dire que ce n'est pas lui qui a cassé le verre mais la petite sœur. Ce n'est ni un menteur ni quelqu'un qui n'aime pas sa sœur et qui veut lui attirer des ennuis. Il n'a pas encore conscience que sa main est une part entière de son corps et que c'est sa main et donc lui qui l'a fait tomber.
C'est difficile en tant qu'adulte de rationaliser le mensonge et de ne pas le punir mais de le positiver. Pour nous, le mensonge est une atrocité. Accompagner l'enfant, en douceur, à comprendre cette frontière est ton rôle. En expliquant que Trotro est un âne mais qu'il n'existe pas!
"Tu as déjà vu un Âne? ( la réponse devrait être oui) est ce qu'un âne vit dans une maison, mange des pizzas, dort dans un lit et s'habille? Et non! C'est un livre. C'est pas la vraie vie"
Et de même pour les monstres, les sorcières, les super héros, ça n'existe pas!
 je ne m'attarderai pas sur le sujet polémique du père Noël! Chacun voit midi à sa porte.

Je vais plutôt m'attarder sur un sujet qui m'est cher: les étiquettes!
C'est quoi une étiquette? Une étiquette est un adjectif par lequel on qualifie un enfant afin de le définir. Cette étiquette évolue peu malgré les changements quasi quotidiens de l'enfant et malheureusement, l'enfant finit par croire que c'est cette étiquette qui le définie vraiment et qu'il doit coller à celle-ci pour être aimé et reconnu par ses parents quitte à s'oublier lui-même.
Les étiquettes positives ou négatives sont néfastes pour l'enfant car elles l'empêchent de se révéler tel qu'il est et peuvent le brimer.
J'en ai discuté avec un petit groupe et voilà ce qu'il en est ressorti:
A l'adolescence, on essaie de se défaire de ses étiquettes et parfois même de façon très violente pour son propre corps.  Si ça ne survient pas à l'adolescence, cela peut arriver plus tard, à l'âge adulte_ l'arrivée d'un enfant déclenche parfois bien des choses_.
Des exemples d'étiquettes et leurs conséquences:
- "quelle maladroite": à force d'entendre ça, la petite fille s'en persuade, et au delà de ses capacités motrices, elle ne se croit plus capable de rien. Elle se sous-estime, mésestime. Souvent ceux sont des filles qui ne tentent pas les loisirs créatifs persuadées qu'elles n'y arriveront pas, elles peuvent même se dévaloriser dans leur travail et trouver un travail en deçà de leur niveau d'études ( selon elles, pas vraiment mérité).
-" que tu es belle": une petite fille qui s'entend dire tous les jours qu'elle est belle risque de beaucoup souffrir à l'adolescence, car à cette période de notre vie, on est particulièrement moche! ( non mais c'est vrai! Des boutons, des poils qu'on commence à épiler pour les filles et raser pour les garçons, une voix qui déraille pour les garçons, les règles pour les filles! Rien qui rend beau).
Je me suis souvent entendu dire à Raiponce ( non elle s'appelle pas Raiponce en vrai! C'est son pseudo pour la blogosphère):" que tu es belle ma cœur, comme je t'aime". Et puis, j'ai compris! J'ai compris qu'elle entendait "je t'aime parce que tu es belle" et ça, je ne le veux pas. La beauté ne change rien à l'amour que l'on porte à nos enfants, à n'importe qui d'ailleurs. Beaucoup de ces "jolie petites filles" ont pris plus de 20kg entre 20 et 30 ans pour vérifier qu'on pouvait encore les aimer, différentes.
- "qu'il est sage": un enfant qualifié de sage, bon élève peut très bien "réussir" dans la vie mais être très malheureux et tout plaquer du jour au lendemain pour devenir bûcheron dans le grand nord canadien ( j'adore le Canada ) mais il peut aussi essayer de décoller cette étiquette à l'adolescence en se mettant en échec scolaire, en devenant accro aux drogues, ect...
-"quel pénible! Il est insupportable! Ingérable! Une vraie pile électrique": il ira sûrement crescendo pour coller au mieux à tes adjectifs. Il se met en danger pour être  ce qu'il croit que tu veux qu'il soit.

La solution? Je la cherche. Je te dirai que je me retiens de dire à Raiponce comme elle est belle et intelligente car je serais bien tentée de le lui dire 12 fois par jour. J'évite les adjectifs et parle de fait: "dis donc tu comptes sans te tromper jusqu'à 30! Bravo!"
"Je trouve que cette tenue te va à ravir et cette coiffure te met vraiment en valeur."
"Oh le verre est tombé. Il faut vite prendre une éponge pour essuyer. On le mettra au milieu de la table la prochaine fois!"
"Ton attitude me déplaît. Je ne sais pas ce que tu cherches à me dire mais cette manière ne me convient pas"
Et quoi répondre quand quelqu'un te dit:" alors il est comment ce petit?"
C'est dur! Personnellement, même si j'utilise des adjectifs, j'essaie de parler dans l'instant: " en ce moment, c'est un peu dur avec Raiponce, elle s'autonomise et parfois avec la fatigue, j'ai du mal accueillir!"
"Petite fée est souriante" et Zut! Voilà! On me dit tout le temps et c'est ce qui caractérise p'tite fée. Et ça, c'est à moi de décoller les étiquettes que les autres mettent sur mes propres enfants, car si Ptite Fée se colle l'étiquette de "souriante", le risque n'est il pas qu'elle cache ses émotions derrière son beau sourire?
Beaucoup diront que je me triture le cerveau et que je me complique la vie. C'est quoi mon but finalement?
Je vais te le dire! Un adulte équilibré, bien dans sa tête qui a confiance en lui et en ses capacités, qui aime les gens, qui aide les gens. Un adulte empathique, bienveillant qui sait que la violence n'est pas un mode de communication. Bref, je veux éviter bien des ennuis à mes enfants et une psychothérapie pendant 10 ans à 45euros la séance 2 fois par semaine. Voilà, ce vers quoi je tend!
Alors, ça peut te paraître irréaliste ou même futile mais je considère qu'en tant que parent, c'est mon rôle! et je le prends très au sérieux:
Oh non, je ne suis pas parfaite mais je crois en mon rôle d'accompagnateur. Je suis l'épaule sur laquelle elles peuvent se reposer, l'oreille à laquelle elles peuvent se confier. Et je finirai par une comparaison qui te parlera ou pas.
La vie est comme une montagne pour un féru d'escalade! Au début, il s'entraîne, il voit comment positionner ses pieds, ses mains, se muscle, prends confiance, risque les chutes, il teste! Il fait tout ça car il sait qu'en bas, il y a quelqu'un en qui il a confiance et qui le tient, qui tient la corde de sécurité (je connais pas les termes spécifiques, tu me pardonnes)... le jour, où il se sent prêt, qu'il a pris confiance en lui, grâce à toi, il part seul sans sécurité, escalader cette montagne et prendre à plaisir fou à la gravir, et toi parent tu es en bas à le regarder, à l'encourager et à croire en lui!
A bientôt





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